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Information et communication, vol. 2 : communication et information en action

La communication, au-delà du fonctionnement même, est une manière d’agir dans la société. Son but est simple, à la base :

  • Transmettre une information contenue dans un message
  • Auprès d’une cible donnée
  • Grâce à une médiatisation spécifique
  • Afin d’atteindre un but

Ces quatre éléments agissent comme les points cardinaux d’une boussole ; ils ne doivent jamais être mis de côté. Outre ces quatre éléments, la communication fonctionne de manière systémique, dans la mesure où elle nécessite un équilibre interactionnel avec au minimum deux éléments du système : un émetteur (qui envoie le message qui contient l’information) et un récepteur (qui reçoit le message et est capable de le comprendre, soit la cible).

Schéma de la com
Source : Schéma de la communication selon Riley & Riley, https://jetudielacom.com/schema-de-communication/

Ici, on comprend bien la nature des différents éléments qui constituent le système communicationnel. Il faut donc :

  • un émetteur (personne ou organisation) : produit la communication, avec le message qui se réfère à un sujet, et qui contient une information spécifique
  • un récepteur (personne ou organisation) : reçoit ce message et l’interprète
  • le contexte de la communication : il peut s’agir de la communication interne ou externe, d’une publicité, d’une campagne de sensibilisation ou de tout autre environnement dans lequel baigne la communication
  • le triptyque information / message / référent : l’information est le contenu communiqué, le message constitue la forme communiquée, et le référent constitue le sujet général sur lequel prend appui la communication
  • le media ou la médiatisation : c’est la manière dont va circuler le message (publicité à la télé, campagne sur un réseau social, affiche, etc.)
  • les bruits : ce sont tous les éléments qui peuvent perturber la communication, la rendre inaudible ou difficile à interpréter (ces bruits peuvent être liés au contexte, par exemple)
  • les opérations de codage / code / décodage : vont permettre à l’émetteur et au récepteur de se comprendre. On encode le message d’une certaine manière, en prenant appui sur un code commun que le récepteur sera en mesure de décoder – c’est déjà une première réussite
  • le feedback ou la rétroaction : représentent la manière dont le récepteur va réagir suite à la réception et au décodage du message. Il faut que le message produise des effets pertinents du point de vue cognitif (connaître et comprendre), du point de vue affectif (désirer et être attiré) et du point de vue conatif (agir et réagir).

Mais ce qu’il faut comprendre, c’est que communication et information ne constituent pas exactement la même chose ; informer, c’est permettre à des personnes de connaître des éléments factuels qui leur sont inconnus a priori, là où communiquer propose une manière de présenter ces informations dans un but précis.

Mais dans les deux cas, il convient de rappeler que l’information et la communication constituent, encore une fois, des processus systémique. Qu’est-ce que cela signifie ? Dans un système, il faut savoir que tous les éléments interagissent entre eux ; cela veut dire qu’à partir du moment où quelque chose change, tout le système est bouleversé et doit se reconfigurer. Cet état de fait fonctionne aussi pour l’information et la communication : en effet, à partir du moment où le contexte change (évolution du droit par exemple, censure, etc.) ou bien lorsque les dispositifs de médiatisation évoluent (invention de la télé ou de la radio, développement des chaînes d’info en continu, apparition des réseaux sociaux, etc.), et bien la communication et l’information vont changer de forme. Les messages vont évoluer.

Communiquer ou informer, c’est de toute façon agir. Et la manière dont nous communiquons aujourd’hui a considérablement évolué, et évoluera ensemble, en fonction de l’essor du progrès technologique. C’est d’ailleurs l’un des éléments fondamentaux de ce qu’on appelle parfois la révolution numérique : elle a drastiquement modifié notre manière de communiquer, et donc forcément de faire société.

En plus de cela, parler d’information et de communication nécessite aussi de revenir sur la notion de réception et de feedback. En effet, lorsque nous recevons un message, un ensemble complexe d’opérations se jouent alors. Si un message nous touche du point de vue cognitif, affectif et conatif, c’est parce que l’environnement informationnel et communicationnel offre également à l’émetteur des repères sur lesquels baser le message. En d’autres termes : lorsque l’on construit un message, on prend appui sur les forces et les faiblesses de l’environnement, mais également du récepteur – ce qui donne lieu, pour le récepteur, aux fameux biais cognitifs.

Lorsque l’on travaille dans la communication (comme acteur interne ou comme agence externe), il est important de tenir compte de tous ces aspects. Ils permettent d’offrir une structure d’action afin d’élaborer une stratégie de communication, puis de l’incarner à travers un plan de communication, qui structure l’intégralité des actions à mettre en oeuvre.

Mais pour bien comprendre la manière dont la communication fonctionne, il faut aussi maîtriser la notion d’information. Si l’information constitue un élément qui permet d’obtenir une photographie de l’état du monde ou d’un sujet, elle peut aussi constituer une donnée différente ou nouvelle qui modifie les connaissances ou la manière dont la société s’organise. Par exemple, pendant la crise du Covid-19, beaucoup d’informations parfois contradictoires ont circulé, rendant difficiles l’appréhension de la situation, notamment en fonction des sources, des impacts potentiels de telle ou telle information, ou en fonction de la manière dont ces informations circulaient.

Comprendre le statut des informations, c’est aussi mieux comprendre la manière dont les médias ou dispositifs de médiatisation la traitent. Car en effet, une information n’aura pas le même impact selon le dispositif de médiatisation utilisé pour la diffuser. Et parfois, le simple fait de diffuser une information risque de se confondre avec de la communication ; en effet, une information va forcément être influencée par le message utilisé pour lui donner forme. Quand on décide de s’informer, on accepte le fait que notre vision du monde risque d’être modifiée : en systémique, quand une nouvelle information survient, l’ensemble du système doit l’intégrer – ou la rejeter.

Idée pédagogique : permettre aux apprenants de construire leur propre agence de communication, avec : un nom, un logo, quatre valeurs cardinales, une devise, les points forts de l’équipe et la mission principale. Cette agence fictive leur servira de support tout au long du semestre

Analyse systémique des phénomènes discursifs et de leurs représentations