- Domaines du design
Depuis son développement et sa structuration à la fin du XIXè et au début du XXè siècle, le design est partout. Il ne s’agit pas simplement de productions du design, notamment à échelle industrielle ; les processus même de créativité et d’itération pour mettre en place un produit et un service sont également issus du design, et se retrouvent dans un nombre croissant d’activités humaines. Du processus au produit, le design est devenu parfaitement incontournable.
Parmi les typologies de design que l’on connaît désormais, on peut citer les catégories suivantes :
- le design centé-utilisateur
- le design critique
- le design d’expérience
- le design d’interaction
- le design de découverte
- le design de politiques publiques
- le design de services
- le design durable
- le design fiction
- le design graphique
- le design industriel
- le design itératif
- le design management
- le design leadership
- le design public
- le design sensoriel
- le design social
- le design sonore
- le design urbain
- le design textile et matière
En d’autres termes : à partir du moment où l’on doit user de créativité pour répondre à un besoin exprimé ou identifié, et qu’il s’agit pour ce faire de trouver une solution qui permette à la fois de répondre à ce besoin et de prendre en compte un certain nombre d’enjeux économiques, esthétiques, sociaux ou encore politiques, le design devient un enjeu central.
2. Le design comme processus
Si les territoires du design sont si variés, si autant de domaines en sont désormais les cibles, c’est parce que le design obéit d’abord à une forme de processus qui peut être multiplié à l’infini, quel que soit le sujet. Cette force protéiforme du design, sa capacité à mobiliser cognition, émotions et créativité humaines dans un nombre croissant de domaines, on la retrouve plus clairement dans le processus de design. Ce processus permet de mettre en oeuvre un plan d’expérience particulier, qui va donner naissance à un produit ou un service, par exemple.
D’abord, il s’agit de bien identifier les besoins ou les manques à propos desquels on va construire un processus de design. Ce faisant, on peut répondre à des questions simples :
- Qui sont les utilisateurs finaux (âge, genre, classe sociale, culture, etc.) ?
- Quels sont leurs besoins ? Comment les prioriser et les hiérarchiser ?
- Comment impliquer les utilisateurs dans l’identification des besoins (questionnaires, entretiens, sondages, focus groupe, mise en situation…) ?
- Dans quel contexte se situe le besoin des utilisateurs (social, culturel, économique, politique), et à quelle situation répond le besoin ?
- Quels sont les comportements des utilisateurs ?
- Comment va-t-on tenter de lier ces comportements à la solution que l’on met en oeuvre face au besoin identifié ?
Dans tous ces cas de figure, une chose est très claire : le design a d’abord pour objectif d’identifier un besoin ou un manque qui a) est vécu par une catégorie d’utilisateurs ou de cibles, b) dans un contexte précis et c) qui doit apporter une solution en lien avec les habitudes et les comportements des utilisateurs. Nous sommes donc dans une logique systémique qui nécessite un plan d’action précis, dans la mesure où il mêle cognition, émotions, créativité, impressions, itérations et mises en perspective. En d’autres termes, le design traite d’abord de la dimension humaine, en lui proposant des solutions réelles qui lui conviennent.
Si vous mettez en oeuvre un projet design, voici donc les étapes principales que vous devez suivre :
- Recueillir les compétences dont vous aurez besoin pour traiter le problème ;
- Analyser les besoins des utilisateurs ;
- Etudier leurs usages et leurs comportements ;
- Découper les tâches à réaliser afin de répondre à ces besoins ;
- Construire des personas (ou des profils d’utilisateurs en phase avec le besoin et les types de solution à imaginer) ;
- Identifier un parcours utilisateur (c’est-à-dire toutes les activités qu’il ou elle va réaliser dans le contexte ou apparaît le besoin) ;
- Faire un benchmark de votre concurrence ;
- Etude des bonnes pratiques dans ce type de contexte ;
- Etudier les tendances (les normes et les modes montantes) ;
- Rassembler l’ensemble dans un diagnostic complet qui prennent en compte un audit a) technique (par rapport au contexte et au besoin), b) éditorial (quelle histoire raconte-t-on dans ce contexte pour répondre à ce besoin, avec quel parcours) et c) sémiologique ou esthétique (quels choix peut-on faire pour proposer une forme qui conviennent au fond que l’on essaie de mettre en place) ;
- Une fois la solution mise en place, il faut analyser la performance du prototype et s’assurer de son amélioration continue, toujours dans un dialogue itératif circulaire et constant avec les utilisateurs.
Ce sont ces opérations qui font du design un processus à la fois très créatif, mais également profondément ancré dans la réalité.
3. Le design thinking
Si l’on travaille dans le design et que l’on se confronte à ces problématiques qui relient besoins et recherches de solution, on peut soi-même également faire appel à des techniques de design pour être plus créatif, et mettre en oeuvre la méthodologie d’analyse de design. C’est ce que l’on appelle le design thinking.
Comme on peut le voir, il est donc possible de stimuler les capacités d’innovation graduellement, avec des méthodes simples, et qui permettent réellement de trouver des réponses à des questions qui ne sont pas toujours évidentes, qui ne sont pas toujours formulées clairement par les utilisateurs, ou qui sont même parfois enterrées afin de ne pas bouleverser un ordre déjà établi, auquel tout le monde est habitué. C’est en ce sens que le design est également un processus aux effets sociaux et politiques parfois très forts, qu’il ne faut surtout pas négliger.
Idée d’activité : appliquez une méthodologie de design à une problématique de la vie quotidienne. Choisissez un sujet très simple, lié par exemple à votre expérience de la vie domestique, et montrez en quoi la méthodologie du design peut permettre d’apporter des solutions nouvelles.